LE CARREAU DU TEMPLE D'APRES LA REVOLUTION


Après la Révolution, devant la rotonde, un marché se forma sur la place, où l'on trouvait de tout et principalement des fripes et des ferrailles. En quelque sorte, le marché aux puces de l'époque ! On l'appela le Carreau du temple parce que les vendeurs offraient leurs marchandises à même le sol carrelé.

Devant son développement, vers 1810, quatre pavillons de bois furent construits :

Rotonde et pavillons


Le premier s'appelait le carré du "Palais Royal". Là siégeait le haut commerce du bazar : marchands de soieries, de malines, de valenciennes, de tapis, de gants, de corsets... Les dentelles du temple, épaves de grandes fortunes, jouissaient d'une haute réputation auprès des bourgeois économes.
 
Le second carré avait pour nom "Pavillon de Flore", et dans ce carré s'étalaient la matelasserie, les robes d'indienne, les rideaux, les layettes....
 
Le nom du troisième carré était plus vulgaire : le "Fou-volant". Chiffons, vieilles ferrailles, vieille friperie, les loques, tous débris.
 
Le quatrième carré, qui s'appelait la "Forêt Noire", recelait le vieux cuir rance et la graisse dont on l'enduit. Là trônait les souliers impossibles, les savates sans semelle et sans forme.
 



C'est aussi l'époque où se développa un argot bien pittoresque :
le marchand d'habits ambulant était un chineur, les bausseresses étaient les patrons et les patronnes. Les commissaires saute-ruisseaux, chargés de porter à la pratique les marchandises vendues, étaient décorés du joli nom de galifarde. Il y avait aussi la râleuse, qui rabattait le gonce (la pratique). L'argent, au temple, était de la braise ou de la thune, l'habit une pelure, le pantalon un montant...


marchandage







     Marchandage au carreau du temple


       - Si vous allez dans le monde, v'là votre affaire...
    c'est ce qu'on peut appeler un bel habit, il sort des 
    ateliers d'Humann, aussi je ne peux pas vous le
    laisser à moins d'une pièce de sept francs !



 



En 1857, ces pavillons de bois, ainsi que la rotonde, furent abattus et Haussmann aménagea un nouveau marché couvert en reconstituant un bâtiment immense tout de fer et de verre à l'image des Halles de Baltard, qui s'étendit jusqu'à la rue du temple et devint, en 1869, le plus grand lieu commercial de Paris, une sorte de Forum des Halles. C'est dans ce cadre que se déroula, le 17 mars 1904, la 1ère foire de Paris.


 
palais royal
Le square du temple à gauche, la mairie à droite, au fond le carreau du temple de 1900


 

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