LE SYNDICAT DES MARCHANDS DU CARREAU DU TEMPLE
 
Une particularité des commerçants du carreau du temple est qu'ils avaient créé un syndicat : Le syndicat des marchands du carreau du temple.
Bien que représenter et défendre les commerçants auprès de l'administration soit la vocation première de l'association, son rôle se poursuivait par la promotion de l'activité, la communication, la gestion des intérêts communs...
Régie comme une association de 1901, une élection annuelle déterminait l'ensemble du bureau qui élisait à son tour le président. Pour se présenter à l'élection, il fallait donc rassembler une douzaine de colistiers . Quand je me suis retrouvé sur une liste, je n'imaginais pas prétendre à sa direction. Une première année d'initiation, et devant l'inertie ambiante, je créais une liste aux élections suivantes bien décidé à faire bouger les choses.

Le potentiel d'un tel lieu ne m'échappait pas et je n'avais de cesse de le marteler à mes confrères. La victoire de notre liste fut surprenante car la liste sortante bénéficiait d'une habitude de vote de sept années.

 
Elu, je choisis d'inviter des membres de l'autre liste en prônant la cohésion, le rassemblement car nos intérêts premiers étaient les mêmes. Je m'entourais des gens les plus motivés et représentatifs de l'ensemble des commerçants. J'obtins auprès de l'administration un bureau pour l'association, une évidence qui était loin de l'être puisque personne ne l'avait fait depuis 80 ans d'existence.


Préoccupé par la communication, mon objectif était de moderniser la présentation tout en conservant  ce qui faisait notre originalité, notre histoire. Si aujourd'hui certaines entreprises "s'achètent" une histoire, dans les années 80 il n'était pas "moderne" de faire ressortir son ancienneté. Le slogan "maison fondée en..." était has-been !
 
Après de longues recherches sur l'historique du carreau, je réunissais mes trouvailles sur un tableau que j'exposais dans le marché. L'intérêt qu'il suscita, tant auprès des clients que des visiteurs, ou de journalistes qui trouvaient là matière à articles, me convaincu de faire un dossier de presse pour communiquer sur ce qui était nos signes de reconnaissances : un lieu, une pratique, un folklore.
 
Décidé à insuffler un nouveau souffle je montrais l'exemple en repensant mon étalage. Le règlement drastique ne laissait que peu de possibilités surtout en terme de hauteur. Portant à roulette, présentation sur buste et miroir sur socle style psyché. 


Et voilà que peu à peu mon miroir servit à mes voisins. Ce qui était très bien puisqu'ils m'amenaient le client sur mon étalage ! Cela ne dura pas car beaucoup reproduire "l'innovation" en voyant les avantages comme celui de s'occuper de plusieurs clients en même temps. Car il faut rappeler que le marché n'était ouvert que le matin et que la recette s'assurait quelque fois en une heure.

Il n'était pas facile de concilier les intérêts de tous, surtout que les divisions existaient par le fait que les commerçants en cuir et fourrures étaient plus nombreux et déplaçaient plus de monde. Jusqu'au tableau aux médailles qui étaient séparés, un pour le cuir l'autre pour le textile. Je réussis à convaincre l'administration de réunir ces deux tableaux en un seul et même endroit, ce qui permettait surtout à tous les commerçants de se retrouver le matin et donc à échanger plus facilement.

Après avoir quelque peu modifié les conditions de travail, mon ambition était de développer l'activité et redonner à ce lieu l'intérêt qu'il méritait. C'est ainsi que me vint l'idée de créer la 1ère foire du carreau du temple.

 


 
CHAPITRE SUIVANT : La foire du carreau du temple  
 
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